Nos pieds nous portent chaque jour et notre chemin se dessine sous nos pas, dans la surprise de chaque instant. En contact avec la terre, ils laissent derrière nous une empreinte. Ainsi, les pieds évoquent-ils les actes que nous avons posés, concrétisés. Impossible de revenir sur ces actes, notre seul choix pour être en paix est de les assumer entièrement et d’y adhérer, comme la plante de nos pieds adhère au sol. Chacun de nos pas sur la Terre est un engagement envers nous même dans notre façon de nous positionner, d’agir et d’adhérer aux actes que nous avons posés.
Voici une introduction bien pompeuse et pourtant tellement vraie pour parler des petits bobos de nos pieds… 😉
Petites perles pédestres
Ongle incarné
Le bord de l’ongle, du gros orteil le plus souvent, entre dans la chair en poussant et provoque une inflammation douloureuse. Et rien que l’idée d’enfiler des chaussures est insupportable…
Le gros orteil est le dernier point de contact avec le sol lors du déroulé du pied dans la marche, la dernière touche sur le dessin de notre empreinte au sol. Il parle de notre identité, notre unicité.
☼ À travers un ongle incarné, la vie m’invite à résonner avec la beauté de ce que j’ai accompli, en toute humilité.
Si nous regardons en toute simplicité les actes que nous avons posés dans notre vie, nous pouvons reconnaître leur beauté, honorer qui nous sommes pour cette qualité d’action et en savourer la valeur. Nous n’avons pas accompli ces gestes pour être reconnus mais parce que ces gestes nous ressemblent. Ils sont notre reflet, celui de notre beauté. À nous d’incarner cette beauté et cette valeur de nos actes plutôt que de les banaliser dans une non reconnaissance de l’être unique que nous sommes cachée sous une pensée d’humilité. Reconnaissons la beauté et la lumière de nos gestes, aussi « petits » soient-ils.
“La vraie beauté est si particulière, si nouvelle, qu’on ne la reconnaît pas pour la beauté.” Marcel Proust
Crevasse
Quand la peau du talon s’assèche, sous la pression exercée à chaque pas, elle peut se fendiller jusqu’à la crevasse : une entaille profonde et douloureuse qui nous invite au contact bienveillant.
Le talon est la première partie du pied à toucher le sol lors de la marche. Il parle de la façon dont on se positionne par rapport à ce que l’on a accompli.
☼ À travers une crevasse au talon, la vie m’invite être dans un contact bienveillant avec tout ce que j’ai accompli pour me positionner.
En entrant en contact avec ce que nous avons fait jusqu’à présent, avec un regard bienveillant, nous pouvons nous appuyer dessus pour nous orienter vers de nouveaux projets. Cela permet de sortir d’une hésitation, d’un non choix et d’entrer dans un positionnement conscient.
“Le but du voyage n’est pas de poser le pied sur une terre étrangère. C’est finalement de poser le pied dans son propre pays comme s’il s’agissait d’une terre étrangère.” Gilbert Keith Chesterton
Verrue
Cette bosse rugueuse et douloureuse est comme un grossissement à la loupe d’un point précis de la plante du pied. On en distingue alors tous les détails.
☼ À travers une verrue plantaire, la vie m’invite à cesser d’interpréter un événement précis de mon passé en le regardant en détail, tel qu’il a été.
Plus nous regardons les détails d’une chose, moins nous sommes sujet à interprétation. Que regrettons-nous ? Qu’interprétons nous de notre passé comme un non accomplissement, un manque ? Et si nous reconsidérions, sans identification, l’empreinte que nous avons laissée derrière nous ? Une invitation à regarder cette empreinte avec indulgence et bienveillance.
“Les détails font la perfection, et la perfection n’est pas un détail.” Léonard de Vinci
Cor
Le cor est un épaississement de la peau, une accumulation de peau morte qui protège des frottements et des pressions la zone située en-dessous. Comme si cette zone était enfouie, cachée, « sous le tapis ».
Le cor apparaît plutôt au niveau des orteils, dernière partie du pied à quitter le sol dans la marche, qui représentent le constat du passé.
☼ À travers un cor au pied, la vie m’invite à prendre la responsabilité d’un événement passé.
Prendre la responsabilité d’un événement passé, c’est sortir de l’idée d’être victime, sauveur ou coupable de cet événement. C’est assumer cet événement comme une expérience dans la certitude que cette expérience fait sens pour nous. En quoi cet événement parle-t-il de moi encore aujourd’hui ? Quelle perle de sens m’apporte t’il ?
À nous de ramener cet événement à nous avec un nouveau regard, un regard neutre sans identification. Alors nous pouvons nous engager envers nous-même au lieu de rester dans l’illusion que notre bonheur ou notre malheur dépendent de l’extérieur.
“Renier son passé, c’est se tronquer. L’assumer en le dépassant fait du destin une destinée.” Marcel Mélançon
Oignon (hallux valgus)
Cette déviation osseuse du gros orteil vers son voisin entraine une bosse sur le bord interne du pied : l’oignon. Le gros orteil, dernier point de contact avec le sol dans la marche, parle de notre identité, notre unicité. Or, voilà qu’il n’est plus aligné dans son axe.
☼ À travers un oignon au pied, la vie m’invite à m’engager envers moi-même, à affirmer mon identité.
Est-ce que nous avons l’impression d’être sans cesse victime, sauveur ou coupable ? Sommes-nous toujours dans une énergie de sacrifice, par exemple en faisant tout pour tout le monde en attendant un remerciement au lieu de nous positionner dans notre identité, dans ce qui est juste pour nous ? Ou dans une énergie de soumission à une autorité extérieure au lieu de garder notre souveraineté ? Voilà les questions que peut poser un oignon !
“Si un sacrifice est une tristesse pour vous, non une joie, ne le faites pas, vous n’en êtes pas digne.” Romain Rolland
Ampoule
L’ampoule est une bulle de liquide qui se forme suite à un frottement répété pendant la marche, comme une bulle d’eau qui vient protéger l’endroit de l’échauffement. Et l’eau, en bioanalogie, nous parle de bienveillance.
☼ À travers une ampoule, la vie m’invite à m’offrir douceur et bienveillance dans mes marches et démarches.
S’offrir douceur et bienveillance, nous n’y sommes pas forcément habitués… L’ampoule au pied vient pointer du doigt que ici et maintenant, un peu de chaleur pour soi serait la bienvenue, que ce soit dans une réelle marche ou randonnée pour laquelle nous nous faisons un peu violence ou pour toute démarche que nous sommes en train d’accomplir dans notre vie dans une sorte d’obligation ou de pression. Reconnaissons que parfois nous jouons avec nous même à l’entraineur sportif intransigeant avec ses athlètes qu’il faut mener à la médaille d’or coûte que coûte !
“Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l’un avance, l’autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !” Raymond Devos
Vous avez des histoires de bobos aux pieds dont le sens vous apparaît ? N’hésitez pas à raconter cet éclair de sens dans l’espace de commentaire ci-dessous. On aime tous les histoires !
Et si vous souhaitez être accompagné pour découvrir les subtilités de votre fonctionnement de survie ou le sens de vos maux et évènements, je me ferai un plaisir de vous accueillir !
Photos : Unsplash
FABULEUX ! Non pas comme une fable mais comme des fables qui se déroulent sous mes yeux et dans mes oreilles … et dans mon corps.
MERCIs .
Bonsoir Blandine et merci pour ces mise en lumière si intéressante!
Je m’interrogeais sur le sens des mycoses au pied, en particulier à l’ongle du petit orteil.
La mycose serait une invitation a changer fondamentalement la fonction, mais qu’elle est la fonction du petit orteil?
Et si le petit orteil parle de l’écoute intérieur, des ressentis ou pressentiments, alors est ce que cela serait une invitation à changer sa manière de percevoir les ressentis ?
J’ai bien besoin de vos lumières pour la traduction de cette manifestation du corps, merci Blandine.
Bonjour Cécile et merci de votre message. Le petit orteil se relie au 4ème nombre de notre clé de naissance et parle du respect de notre vérité la plus intime. Avec une mycose, en résumé, il est donc question de reformuler votre relation à votre vérité profonde, dans la subtilité (ongle).
N’hésitez pas à me contacter pour un RDV individuel si vous souhaitez explorez cela en détails.
Belle journée !
Dès que le jour se lève,ce sont les premiers à prendre contact avec le sol, à sentir ,ressentir la fraicheur de la terre, son humidité, ce sont eux qui donnent le la, la cadence, ils sont les premiers à révéler ou,à retranscrire nos émotions, nos envies,,,
Mon pied droit ,peut-être déjà révélateur de mon rapport à ma mère,ce pied a un oignon,je crois que, suite à la lecture de ton article, il m’est facile de voir et de retrouver un sens à cette déviation osseuse, et le lien est tout trouvé avec la déviation affective de mon enfant intérieur qui a toujours voulu faire plaisir à sa mère, en s’oubliant parfois, et malgré cette prise de conscience précoce, le besoin d’aider une mère perdue aprés la perte d’un fils à souvent pris le dessus sur ma souveraineté , cet oignon ,qui , depuis une rupture ne me fait plus mal, tiens, encore un rapport avec une personne pour qui ,j’avais besoin de m’oublier? pourtant pour moi aucun sacrifice, juste ce besoin d’aimer pour être aimer, la liberté serait elle une bien meilleure amante et aimante pour que la douleur se taise !!? non, elle existe quelque part cette âme ,,, merci pour tes articles révélateurs jeff
Merci Jeff pour ce message touchant. Peut-être que la douleur s’apaise quand le « besoin d’aimer pour être aimé » se transforme dans le constat de l’amour qui est toujours là…
Trés parlant et trés d’ actualité comme toujours ! la bioanalogie et Blandine font mouche avec l’hallux valgus me concernant ! merci pour cette prose magique sur le pied et ses révélations!
😉